jeudi 21 juillet 2016

CHATEAUX en LOIRE ATLANTIQUE:

* LE CHATEAU DE LA BRETESCHE à MISSILLAC :


 A MISSILAC (Loire atlantique) au nord de la grande Brière, un magnifique site peut être découvert: celui du château de la BRETESCHE , qui se profile superbement au delà d'un vaste étang de 13 hectares. Il est édifié sur une terrasse crénelée , entouré de trois côtés par des douves, le quatrième baignant dans l'étang.

Au XIVe siècle, un château fort est construit, puis il est reconstruit au XVe par Jean de Laval, baron de la Roche Bernard. Il joue le rôle de poste avancé de la ville de La Roche Bernard. Pendant les guerres de Religion, il sera attaqué par le duc de Mercoeur et ses alliés espagnols en tant que place forte protestante. Jusqu'à la Révolution, ce sera la résidence des barons de La Roche Bernard. Au XVIIe, le duc de Coislin, baron de La Roche Bernard, ajoute une galerie en façade de l'étang qui brise l'austérité médiévale de l'édifice. Au XVIIIe, Louis-Bruno de BOISGELIN, attaché à la personne de Louis XV, embellit le parc et y acclimate des espèces exotiques ou rares. Repris alternativement par les Bleus et les Chouans, il sera pillé et incendié en 1793 à la Révolution. Il est reconstruit au XIXe siècle par le baron Jacques Perron, puis acheté  en 1847 par la famille de Montaigu qui procédera à sa restauration. Revendu en 1965 à une société immobilière, il est divisé en appartements tandis que ses dépendances deviennent un  hôtel de luxe et un restaurant étoilé. Un golf de 200 hectares occupe le parc.
Les ducs de Bretagne, François 1er et François 2 y sont venus, ces deux derniers pour chasser.


                                   * Le château-fort de RANROUET.
                 Il est situé sur la commune d'Herbignac, à la limite du marais de la Grande Brière.

              Le château précédé de sa barbacane - Au 2e plan, on aperçoit le châtelet d'entrée.

Il a été construit en 1250  par les seigneurs d'Assérac, à la place d'un château en bois érigé sur une motte féodale. Il va évoluer au fil du temps. Le principal intérêt de cette visite est qu'elle nous permet de comprendre l'évolution du système de défense d'un château médiéval.

Le château a  toujours six tours comme au XIIIe siècle, dont les deux qui encadrent la porte d'entrée, constituant le châtelet d'entrée. Au XIII e siècle , tours et courtines (murs) étaient très élevés, et percées d'étroites archères adaptées à l'armement de l'époque

Les Rochefort  au XIVe s puis les seigneurs des Rieux à partir du XVe s l'adaptent à l'artillerie nouvelle : les murs sont abaissés et épaissis et les archères modifiées pour faire permettre de tirer le canon. De plus des douves sont creusées et une barbacane ,à l'avant du château, est construite.


Au XVI e siècle, Jean VIII des Rieux fait reconstruire la tour nord ouest et double les remparts par des fortifications basses sous forme de 12 pointes défensives de terre et de maçonnerie sur le pourtour du château. A l'époque , le château était très menacé: c' était une place forte catholique d'où partaient des expéditions contre les foyers protestants de Guérande, Piriac, La Roche Bernard...
Ce système de fortifications en étoile sera repris et amélioré par Vauban un siècle plus tard.

Mais l'environnement naturel protégeait aussi le château: d'un côté le marais de la Grande Brière empêchait l'ennemi d'approcher. De l'autre, un étang artificiel de 5 km de long, qui avait aussi pour but d'alimenter les douves, fut aménagé dès 1365 par dérivation de l'eau de la rivière.

VISITE DU SITE:
Nous procéderons d'abord à un tour extérieur du château:

Nous contournons d'abord la muraille de la barbacane vers la gauche...


 Nous avons alors une vue de profil du châtelet d'entrée, constitué de deux tours qui encadrent la porte à laquelle on accédait par un pont levis. Un 3e tour apparaît à gauche.

                           Au pied de la tour, une zone humide avec une végétation de marais.


     En contournant cette 3e tour, on s'aperçoit qu'elle est ornée de besants: les besants symbolisent la monnaie d'or ou d'argent de Byzance. Sur un blason, ils indiquent la participation à une croisade. Le triangle à 10 besants constitue les armoiries des seigneurs de Rieux; les besants en croix sont les armes des branches cadettes.

     Continuons d'avancer : nous découvrons une 4e et une 5e tour qui encadrent l'arrière du château.

                                                              Vue arrière du château.

En poursuivant le contournement du château, nous découvrons la 6e tour et au delà nous apercevons la barbacane.

  
Un coup d'œil vers l'extérieur: cette vue nous montre une partie de la fortification basse ajoutée au XVIe siècle par Jean VIII des Rieux.

Nous franchissons maintenant le pont de bois (autrefois existait un pont levis) qui nous permet de passer le châtelet d'entrée. Les ouvertures larges des tours ne sont évidemment pas d'origine.

                    Intérieurement, les tours du châtelet, comme les autres sont très délabrées.

Elles ont perdu la plus grande partie de leur circonférence.


                           L'emplacement de canonnières est visible à la base de certaines tours.

Ici on a les traces d'une ancienne cheminée monumentale, indice du fait qu'un logis seigneurial avait été construit là à la Renaissance.

La 3e tour (la plus grosse) est la moins dégradée. Il est possible de monter à l'étage. Sa forme carrée est due au fait qu'elle a été transformée en lieu de résidence.

      Vue de l'emplacement de l'ancien logis seigneurial (à gauche) et de la tour 4 vus de la grosse tour.

                                                                    Vue de la tour 5.


Nous ressortons du château pour visiter la barbacane, dispositif de protection avancée ajouté au XIVe siècle. Elle était entourée de fossés en eau. Au XVe elle a été rénovée et agrandie. Elle a abrité aussi les cuisines et des écuries. Elle a servi de plate forme d'artillerie lors des guerres de religion.

. Le propriétaire le plus important du château fut Jean IV de Rieux, maréchal de Bretagne (1467-1518); il était le tuteur d'Anne de Bretagne et participa à la guerre d'indépendance de la Bretagne de 1487 à 1491.
Jean VIII de Rieux connaîtra lui un triste sort lors des guerres de religion: il sera pendu pour avoir rejoint la Ligue.
. Le château sera partiellement démantelé sur l'ordre de Louis XIII en 1618, puis reconstruit en 1639 par Jean IX de Rieux, qui ruiné doit le vendre. En 1793 il est incendié par l'armée républicaine et devient une carrière de pierres... En 1929, un couple, Henri Ménager et sa femme, commencent à le restaurer; leurs héritiers le vendent au département en 1989.
Il se visite et fait l'objet d'animations pédagogiques.





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