vendredi 15 juillet 2016

A LA DECOUVERTE DU CHATEAU DE SAINT-FARGEAU en PUISAYE.

 C'est  un des décors de l'enfance de Jean d'Ormesson, dont il parle particulièrement dans son roman AU PLAISIR DE DIEU, et qui est lié pour lui à la figure de son grand-père maternel, c'est aussi un magnifique château au passé historique intéressant, situé dans l'Yonne à 50 km d'Auxerre.


                                                            Le château vu du parc.

                                                      LA VISITE DU CHATEAU.

Le chatelet d'entrée flanqué de deux grosses tours domine le village.

C'est parti pour la visite!

La visite guidée de la partie meublée du château (une reconstitution des appartements de la Grande mademoiselle)  commence alors (photos non autorisées). La guide retrace aussi l'histoire du lieu. D'abord rendez-vous de chasse fortifié érigé en 980 par Héribert, évêque d'Auxerre et frère d'Hugues Capet, il passe du Xe au XVe siècles entre les mains de familles illustres: les seigneurs de Toucy, de Bar, et Jacques Cœur, argentier de Charles VII.

Antoine de Chabannes au XVe siècle, la grande Mademoiselle, cousine germaine de Louis XIV à partir de 1652, frappée d'exil pour sa participation dans la Fronde, puis la famille Lepelletier à de 1713 à 1968, en seront les plus illustres propriétaires. Louis Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, conventionnel régicide,   et qui mourut assassiné pour la peine,  a son tombeau dans la chapelle.  Jean d'Ormesson descend de cette famille par sa mère.  En 1979, deux jeunes gens, les frères Guyot, s'entichent du château et décident de le restaurer et d'y accueillir le public. Michel Guyot aujourd'hui en est le seul  propriétaire.

Le château a une forme pentagonale, et est flanqué de six grosses tours. Dans sa structure actuelle, il date  de 1453, année où le rude guerrier Antoine de Chabannes en fit , pour parer à toute attaque, un ouvrage fortifié.

Cette entrée monumentale à laquelle on accède par un bel escalier semi circulaire donne notamment accès à la chapelle.
C'est Anne-Marie Louis d'Orléans (la Grande Mademoiselle), duchesse de Montpensier, qui, avec le concours de l'architecte François Le Vau, fait rénover magnifiquement les façades intérieures et coiffer les tours de ces lanternons qui contribuent à lui donner son cachet particulier.

Autre vue: la coupole de cette entrée monumentale du château est doublée d'un tour à l'arrière.

Vue du château du côté du châtelet d'entrée.

Après une demi-heure de visite guidée des appartements de la grande Mademoiselle, la visite est libre. Différentes pièces de l'aile gauche (qui à l'origine était occupée par les appartements de la grande Mademoiselle, détruits par le feu au XVIIIe siècle)  méritent un coup d'œil, et il est possible de parcourir sur toute la périphérie du château ses spectaculaires charpentes.

Le château était doté d'une très vaste salle d'armes, détruite aussi par le feu au XIXe, qui visiblement a été reconstituée.






La chapelle.

La pierre tombale de Lepeletier de St Fargeau.
Une belle galerie donne accès à un certain nombre de salles.
Un très bel escalier d'honneur (l'escalier Montpensier) donne accès à l'étage.

Il est flanqué d'une statue de Diane chasseresse.

Des mannequins figurent des scènes de la vie de Lepeletier de Saint-Fargeau.

Ici son assassinat par exemple.

Le voici figuré sur son lit de mort.

Plus loin les cuisines sont reconstituées.

La plus grosse tour, ou tour Jacques Cœur, est la seule à n'avoir pas de couverture. Elle permettait de recueillir l'eau de pluie.

Un étroit escalier mène aux combles.

Ce qui permet d'admirer les charpentes du château.


Au fond de la cour, un porche permet d'accéder au parc.


Un porche donne accès à un vaste parc  à l'anglaise occupé par un immense étang. Par manque de temps, nous n'avons guère pu nous y aventurer.
                         
En été, tous les vendredis et samedis à 22h,  un GRAND SPECTACLE HISTORIQUE constitué d' une succession de 15 tableaux  est proposé au public, avec le concours de plus de 500 figurants bénévoles de la région, et paraît-il, de séduisants effets spéciaux. C'est principalement ce spectacle qui permet de financer la restauration du château.
Tous renseignements au:0386740567.

                                     LES GUYOT, des "FOUS DE CHATEAUX":

C'est sans un sou en poche qu'en 1979 Michel et Jacques Guyot (32 et 28 ans) se lancent dans l'acquisition du château de Saint-Fargeau, qui se trouve alors dans un triste état. Ainsi ses deux hectares de toitures sont percées de toutes parts!
Ils financeront sa restauration en installant dans une aile du château  une colonie de vacances, puis en ouvrant l'édifice au public et en créant avec le concours des habitants le grand spectacle historique d'été.
                                                         Michel Guyot - Photo internet.

Michel Guyot est aussi à l'origine de la construction de toutes pièces, commencée en 1995 et actuellement en cours, d'un château-fort à Guédelon, non loin de Saint-Fargeau. L'idée est d'utiliser à cette fin les techniques du Moyen-Age.

Jacques Guyot pour sa part achète en 1987 le château de la Ferté Saint-Aubin, en Sologne, lui aussi dégradé, et finance sa restauration par différents moyens: salle de réception, gites de charme, et ouverture au public. Elle est encore en cours.

En 2011, Jacques Guyot et son épouse sauvent le château de Bridoire, pillé depuis 22 ans, en l'acquérant et en l'ouvrant à la visite, ce qui permet cette fois encore de le restaurer. C'est en cours.

Mais la jeune génération n'est pas en reste!
Edouard Guyot, fils de Jacques, 22 ans, a acquis le château de Vaux dans l'Aube et entrepris sa restauration avec les mêmes méthodes.
Mais ce n'est pas tout!
Alice , sa sœur (20 ans) et Lancelot son frère aîné (24 ans) gèrent respectivement les châteaux de Landal en Ille et Vilaine et de  Beaumesnil dans l'Eure!













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